Jeg elsker Norge!
Le 17 mai, c’est la fête nationale de la Norvège. La Grunnlovsdagen ou encore la Nasjonaldagen. J’aime la Norvège. J’aime… le mot est faible! Depuis très longtemps, je nourris une attirance et une fascination pour ce majestueux pays. À chaque 17 mai, j’ai une pensée pour la Norvège. Étais-je un viking dans une autre vie? Je sais pas, mais lorsque je parle de la Norvège ou que j’y songe, je suis rempli d’une émotion insaisissable, inexplicable… quelque chose de plus fort que moi. Déjà, j’ai les yeux plein d’eau. Gratulerer med dagen Norge!
Pourquoi la Norvège? Cette question m’a souvent été posée et je n’ai pas toujours réussi à répondre clairement. Je vais tenter l’exercice encore une fois et espérant vous aider à comprendre… et moi aussi par le fait même.
Tout a commencé lors de mes études en théâtre, d’abord à l’UQÀM puis au Conservatoire d’art dramatique de Montréal. Ce qui a commencé comme un simple projet de mise en scène de la pièce Hedda Gabler de Henrik Ibsen dans un cours de dramaturgie à l’UQÀM, s’est poursuivi au Conservatoire dans une recherche plus approfondie sur le théâtre réaliste scandinave, plus particulièrement à travers l’œuvre d’Ibsen. Puis la recherche s’est obligatoirement étendue de la culture norvégienne à sa vie politique de l’époque. Une fois les projets remis, mes recherches personnelles se sont approfondies, parce que j’avais éveillé quelque chose en moi. J’ai dévoré toutes les pages du site de l’ambassade, tous les guides de voyage et j’en passe. Je me suis immédiatement identifié à ce petit pays, à sa nordicité, à la mentalité de ses habitants, à leur culture. C’est sans compter les paysages dramatiques à couper le souffle de ce pays, cette nature omniprésente, grandiose… tout m’attirait. Jusqu’à la langue, propre à la Norvège, créée dans l’unique but d’affirmer son indépendance face aux autres pays scandinaves, son unicité. J’ai même entrepris de l’apprendre cette langue. Pour moi-même, pour le plaisir. Ikke sant? - Jo, da!
__ UN BRIN D’HISTOIRE
Le 17 mai 1814, la Constitution de Norvège est adoptée. Il n’y a pas si longtemps que ça finalement! La déclaration de l’indépendance résonne alors haut et fort partout dans le pays. Longtemps balancée entre les mains de la Suède et du Danemark, il était temps que les voix s’élèvent et que la culture norvégienne s’affirme. À l’époque, le pays était sous le joug suédois et la célébration de son indépendance était considérée comme une insulte envers le peuple et la famille royale de Suède. Bien que l’indépendance totale fut acquise seulement qu’en 1905, c’est à partir de 1833 que cette journée put être célébrée en toute liberté dans les rues et avec une grande fierté. Car ils sont fiers les norvégiens. C’est ce qui me touche le plus. C’est peut-être dans cette optique que je m’identifie le plus à eux… Ce désir viscéral d’une identité propre. Un petit pays d’à peine 5.3 million d’habitants aujourd’hui (beaucoup moins en 1814), progressiste, ouvert sur le monde, qui s’est doté d’une culture, d’une monnaie et d’une langue propre à elle. Prise entre 2, voire 3, grandes puissances politiques et économiques, et étant un des pays d’Europe les plus pauvres à l’époque, la Norvège a tout de même réussi à se hisser parmi les pays les plus prospères du monde et est devenue au fil des ans, et sur plusieurs aspects, une référence, souvent cité comme un exemple à suivre. Un pays égalitaire, soucieux de l’environnement, proche de la nature et de ses habitants, tourné vers l’avenir, où la qualité de vie est à son meilleur… Je trouve que ça se fête! Et les norvégiens, fiers patriotes, fêtent en grand! Je les envie d’une certaine façon. J’envie cette joie de célébrer son pays parce qu’un jour le désir est venu de s’en donner un. Bon, je braille et je m’emballe. Excusez-moi.
Les gens s’attroupent traditionnellement en masse sur la Karl Johans Gata à Oslo, salués par la famille royale. Ils agitent les drapeaux et scandent fièrement leur hymne «Ja, vi elsker dette landet». Il est évident que les rues seront un peu moins bondées cette année…
__LE TERRITOIRE
Je sais très bien qu’il existe deux côtés à une médaille et que bons nombres de choses et de décisions prises en Norvège peuvent être discutables, comme partout. Mais une chose qui ne se discute pas, c’est la beauté du territoire!
En Norvège, c’est la nature et le climat qui décide et c’est étrangement déroutant. Les norvégiens se doivent de se plier aux caprices de la nature, à sa grandeur et parfois à son inhospitalité. Mais la force de cette nature, son immensité, n’offre aucun choix, tous se doivent de l’écouter, de l’admirer de rester humble face elle. D’autant plus que la météo est souvent changeante, imprévisible, les nuits sont longues l’hiver et l’été le jour ne se couche jamais. Tant de choses qui peuvent déplaire à plusieurs, mais qui m’attirent tant. Parce que malgré certains inconvénients que peuvent imposer cette nature, la Norvège offre à mon avis les plus beaux paysages : l’océan agité et dramatique, les fjords majestueux et parfois fantomatiques, les montagnes rocheuses grandioses, les vallées verdoyantes, les neiges éternelles, les aurores boréales, les grandes forêts de pruche, les cerisiers en pleine ville et parfois des paysages carrément lunaires. C’est à couper le souffle. Il y a des endroits parfois qui nous forcent à se demander comment ils ont fait pour y ériger une ville, ou un village. Des petites maisons perdues au milieu de nulle part au creux d’une colline ou sur le flanc d’un rocher, des campements de pêcheurs ou de bergers... C’est là qu’il ont décidé de vivre? Ça m’émeut encore plus.
__LE RÊVE
J’avoue ce rapport à la Norvège était avant tout poétique. Je n’y avais jamais mis les pieds. Je risquais donc d’être déçu… L’an dernier pour mon 40e anniversaire, je me suis fait offrir un voyage là-bas par mon amoureux. Un rêve se réalisait! J’ai pleuré ma vie! Je me pince encore! Et mon Dieu que je n’ai pas été déçu, bien au contraire! C’est vrai, les photos de la Norvège, dans tous les guides, sur le web et même celles que je vous partage ici, sont spectaculaires, mais sur place c’est un million de fois plus impressionnant. J’ai dû crier «Ben voyons don’!» des centaines de fois en 10 jours. C’est grandiose, presque angoissant par endroit. La lumière est hallucinante! Nous avons fait un petit roadtrip dans les fjords du sud-ouest, des hikings et une visite incontournable des plus grandes villes Bergen et Oslo. Je compte bien partager mon journal de voyage dans de prochaines publications avec mes propres photos cette fois. Je vous jure, même un an plus tard, j’ai l’impression qu’un bout de moi est encore là-bas. Je ne vis que pour y retourner. Prochain voyage, nous nous concentrerons sur la partie plus au nord du pays. Les iles Lofoten entre autres. On y pense d’avance car la vie coûte très chère en Norvège… très très chère, même.
Pour aimer la Norvège, il faut impérativement aimer le nord et les températures plus clémentes pour ne pas dire froides par moment. Mais sachez que l’hiver est beaucoup plus doux en Norvège qu’ici! Il ne fait jamais -30 là-bas, détrompez-vous. C’est juste que ça souffle un peu plus et l’automne est plus court. Il faisait 8 degrés à Bergen en juillet l’an dernier… c’est vous dire… mais selon les locaux, c’était vraiment du jamais vu!
Avec tout ça je ne vous ai même pas parlé des norvégiens eux-mêmes, de leur civisme, de leur gentillesse à donner des complexes, de leur beauté aussi, les gens sont beaux. Je ne vous ai pas parlé non plus de leur art de vivre, de la cuisine, de leur sens de l’esthétique, de leurs innovations en terme d’architecture, d’urbanisme et d’environnement. La Norvège est un des plus grands producteurs de pétrole au monde et pourtant tout le monde roule électrique, même les ambulances et les services d’incendies. La gestion de leurs richesses et leurs implications à l’échelle mondiale sont aussi très inspirantes. C’est sur leur territoire (dans le Svalbard), à leur initiative et financé entièrement par eux, qu’à été créé la réserve mondiale de grains et de semences de toutes les espèces végétales destinées à nourrir la population du monde advenant des catastrophes ou des disparitions d’espèces. Quand même! Bon, je pourrais continuer comme ça longtemps. Je ne veux pas vous assommer non plus!
J’espère que j’ai su vous partager mon amour pour la Norvège. C’était tout un exercice pour moi de synthétiser de manière intelligible cet attirance parfois irrationnelle. Parce quand on aime quelque chose, la perception est souvent idéalisée et fortement influencée, «on aime avec les yeux du cœur» qu’ils disent… Tout ce que j’ai voulu faire ici c’est de saluer ce pays et saluer ses habitants en ce jour important pour eux. Je vous souhaite d’y aller un jour et de voir par vous-même. C’est le voyage d’une vie, une expérience comme nulle autre.
Bonne fête à tous les norvégiens!
Hvis en nordmann leser dette : Gratulerer med dagen! Lenge leve folket og ditt vakre land! Si til deg selv at det er en fyr i Quebec som beundrer deg og feirer ditt vakre land alene i stuen sin på Syuttende mai! Jo, da!
Je partage avec vous quelques comptes et sites norvégiens que j’adore suivre sur Instagram et sur internet. Vous pouvez cliquer sur les images pour être redirigé vers eux.
Pour l’escapade et de magnifiques images des plus beaux sites et lieux mythiques de la Norvège, j’aime aller sur les comptes de Visit Norway, Visit Oslo, TheBestofNorway, mais aussi ceux de la ville de Bergen, sur le compte officiel du pays Norge pour des vues incroyable sur les Lofoten (prochain voyage), et le compte Preikestolen365.
Pour voir ce qu’il se fait en théâtre en Norvège, il y a l’incontournable Théâtre National d’Oslo, mais j’aime aussi visiter d’autres comptes comme le Oslo Nye Teater, Det Norske Teatret ou Den Nationale Scene.
Pour les infos, la radio et la télévision, la référence c’est NRK. La chaîne nationale, comme notre Radio-Canada ici. Ça me permet de savoir ce qu’il se passe là-bas, je pratique mon norvégien en même temps. NRK a une super application radio qui permet d’écouter une multitude de chaînes en direct. J’ai l’impression d’être là. J’écoute souvent NRK P1 ou Alltid Nyheter quand je cuisine! Je ne comprends pas tout, mais je finis toujours par savoir de quoi ils parlent!
